Carlo Michelstaedter

La persuasion et la rhétorique + Appendices critiques

La persuasion et la rhétorique est, on ne craint pas de l'affirmer, un cas unique dans l'histoire de la philosophie. Carlo Michelstaedter (1887-1910) l'écrivit à 23 ans et se donna la mort le lendemain même de l'achèvement de ce qui devait être sa maîtrise de philosophie.
«Moi, je sais que je parle parce que je parle, mais que je ne persuaderai personne.» C'est ainsi que Michelstaedter s'adresse à ses professeurs dans la préface de ce 'travail universitaire' inconvenant, qui se proposait d'étudier les concepts de persuasion et de rhétorique chez Platon et Aristote. Il échappe ainsi a tout exposé systématique pour suggérer une «version du monde», et nous offre une œuvre absolument inclassable. Persuasion impossible du fait que la vérité pèse infiniment et que ce poids la rend dé-pendante. Rhétorique qui occulte, à travers un appareil de mots, de gestes, d'institutions, cette impossibilité d'atteindre la persuasion. Entre Platon et Aristote, la philosophie n'offrait pas d'autre alternative au jeune Michelstaedter que celle d'un revolver qui le figeait dans un instant éternellement présent, — celui d'une œuvre brillante, brûlante même, et que l'Italie consacre comme l'une de ses plus extraordinaires réalisations.

 < Couvertures des premières éditions,L'éclat, «Philosophie imaginaire", 1989 et 1991

Chacun d’entre nous, lecteur par profession ou par amour, connaît quelques volumes dont il n’est pas sorti indemne. Ils marquent obscurément les fibres, au point que la voix sonne faux quand on veut en parler de manière seulement docte. Ces livres-là, qu’on est sûr de n’oublier jamais, nous les comptons sur les doigts d’une main, rarement deux. Pour ma part, je n’hésiterai pas à y mettre désormais, La persuasion et la rhétorique. » R.-P. Droit (Le Monde).

 

Voir les deux récits de Patricia Farazzi consacrés à Michelstaedter La vie obscure et Un crime parfait

Lire «Interprétation de Michelstaedter» par  Massimo Cacciari

On peut lire également «Poésies non destinées. Michelstaedter et Colli» de Michel Valensi

 

Collection  L’éclat/poche
Sujets   Aristote  |  Italie  |  Philosophie  |  Platon

Année de parution : 1989. Edition de poche mai 2015
Traduit de l’italien par Marilène Raiola et Tatiana Cescutti
ISBN : 9782841623662
480 pages
Prix : 12 €
Le site est sous licence CC
WP-Backgrounds Lite by InoPlugs Web Design and Juwelier Schönmann 1010 Wien